Épiphanie
La galette des rois
Elle est là pour rappeler, à l'Épiphanie ( le 6 janvier ), peu après sa date de naissance supposée, que l'enfant Jésus est reconnu par certains comme étant simultanément un roi, un dieu et un homme. Des mages, que l'on appelle Melchior, Gaspard et Balthazar, représentant plusieurs origines ethniques et géographiques, arrivent ce jour là pour l'honorer, l'adorer et lui faire allégeance en lui offrant, symboliquement, l'or que l'on offre au roi, l'encens que l'on offre au dieu et la myrrhe que l'on offre aux mortels.
Qui étaient les trois mages ?
On ne sait rien d'eux, ni leurs noms, ni leur nombre, ni ce qui les a motivés.
Ce n'est qu'au IIème siècle que Tertullien les faits rois histoire de trouver une justification à une prédiction de l'ancien testament. Le nombre de trois mages est arrêté par saint Léon au Ve siècle car il renvoi à la Trinité et aux 3 cadeaux qu'ils apportent. Au VIIIème siècle est fixé la notion des 3 ages de la vie, un vieillard, un homme et un adolescent. Un évangile apocryphe, arménien, révèle les noms des Mages " Melchior, Gaspard et Balthazar " mais ces noms, oubliés puis retrouvés, ne s'imposeront qu'à partir du XIIème siècle. Le moyen âge voit apparaître le noir et se sont alors les 3 continents connus qu'ils symbolisent avec les 3 races, un blanc, un jaune et un noir, attribuées au XVème siècle. Tout cela est très mouvant et adaptatif.
D'où vient la fève ?
L'Épiphanie (l'apparition) est une ancienne fête de l'Antiquité (les Saturnales de l'Antiquité romaine qui, elles-mêmes reprenaient les fêtes au Dieu Soleil de l'ancienne civilisation babylonienne) marquant le solstice d'hiver (l'apparition du soleil) car, à partir du 21 décembre, les jours commencent à s'allonger (même si un dit-on prétend qu'ils allongent à partir du 13 décembre - "A la Sainte Luce les jours augmentent du saut d'une puce). Puis les chrétiens se sont accaparé cette fête "païenne" et lui ont donné un autre sens. Durant ces saturnales un tirage au sort faisait roi un esclave ou un condamné à mort quelconque. Ainsi, pour un moment, maîtres et esclaves se retrouvaient sur un pied d'égalité. La tradition de la fève viendrait de ces saturnales.Les habitants de Besançon défendent une autre origine : dès le XIème siècle, les chanoines bisontins tiraient au sort leur futur " supérieur " en dissimulant une petite pièce d'argent dans un pain. Cette pratique se serait répandue dans d'autres chapitres puis aurait fini par devenir une coutume généralisée.
Aujourd'hui la fève est de collection. Il en est en porcelaine, en céramique, en ivoire, en grès, en métal, en plastique, peintes à l'or fin, représentant toutes choses dont l'enfant Jésus emmailloté mais aussi des collections de métiers, de rois et reines, de personnages de bandes dessinés, de monuments, d'animaux, d'objets de la vie quotidienne, de curiosités etc. ... Certaines pièces atteignent des prix très élevés.
Remarque : le " gagnant " devant payer sa galette, les tricheurs avalaient leur fève ou leur haricot - ce serait l'origine des fèves indigestes en porcelaine (la première attestation d'une "fève" en porcelaine remonte à 1874). Mieux, les romains exécutaient le "roi bouffon" - il y a de quoi encourager la tricherie.
D'où vient la galette ?
La brioche en couronne couverte de fruits confits dans le sud de la France ou la galette de Pithiviers au Nord, remplacèrent le pain et une hiérarchisation apparue avec le remplacement de la pièce d'argent par une pièce d'or chez les riches ou par une simple fève séchée chez les pauvres.La plus ancienne attestation de "Galette des rois" remonte à 1311 où une charte de Robert, évêque d'Amiens, mentionne la coutume annuelle de "tirer les Rois" au moyen d'une "galette feuillée". A la Révolution la tradition et si bien ancrée qu'elle ne pourra plus être supprimée et sera ridiculement remplacée par la Fête du Bon Voisinage avec un Gâteau de l'Égalité (on ne doit plus parler de rois ! )
On notera que pour des raison sûrement "commerciales" , la dégustation de la galette se fait le premier Dimanche de Janvier.